Collage shortcuts

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The term collage hides different artistic processes that share the handling of image fragments and their insertion into the pictorial space.

If originally the papier collé used this trick as a reference to the realin term of quotations ("log", "wood", "printed letter", “rattan ", etc.), Dadaist collage combined elements in a playful or provocative manner, often with original typographical research. But in both cases, the photographic elements were relatively unimportant. Only from Max Ernst's collages on it becomes a "picture", a dream or virtual world. This option was the major route of collage and photomontage à la Photoshop. What characterizes them, in my opinion is that they are based on the model of the Renaissance painting, but with incongruities or inconsistencies. But we can find such abnormalities with painters like Piero di Cosimo or in mannerism. I mean, that this kind of "collage" refers to a conventional model.

As for me, I am somewhere else. And in this lies my singularity: I work on the border, while the collage-montage set earlier seeks to overcome them in creating imperceptible transitions. An American professor spoke of "edginess" about my collages. Indeed, what interests me since 10 years is the effect produced by the collision of two heterogeneous tectonic surfaces. The risk of explosion is so strong that many artists avoid it or move to a puzzle of unrelated elements except by a theme that connects them if ever. What I do with my fractures, is to play both on the break (wound gaping) and the junction (suture, sewing, scar). I would say that many of my collages are ancient wounded who still bear traces of their injuries.

Under this aspect, the use of tear and cut becomes clearer: They are not lacerations as some artists do (Villeglé), but a surgical action over the images that inundate us and condition us. Without this remedial action, the image remains wide open, mutilated, although any image tends towards coherence, to a whole or a certain perfection and harmony. It is this tendency of viewers to harmonize the picture that I put in my favor.

Why break the image? Because it is always imbued with an ideology and its appropriating (detournement) reveals its composed and manipulative nature. And because the images are consistent with an Edenic time when the church was the center of the village and the physical and psychological universe well-ordered. Which - in my opinion - is no longer the case. Such images evoke in us a great nostalgia - see e.g. a landscape by Corot

now at the Rath Museum, Geneva, then you step out on the Place Neuve just there, and you compare.

But I'm not a thug, I try to glue the pieces, without cheating by laser exfoliation and by this erase any trace of an original break I want to be visible.

SUR LA FRONTIERE

Sous le terme collage se cachent des procédés artistiques différents qui ont en commun la manipulation de fragments d’images et leur insertion dans l’espace pictural.
Si à l’origine le papier collé usait de ce stratagème pour utiliser la référence au réel sous forme de citation (« journal », « bois », « lettre imprimée » « rotin » etc.), le collage dadaïste combinait les éléments de manière ludique, voire provocatrice, souvent avec une recherche typographique originale. Mais dans les deux cas, les éléments photographiques restaient relativement peu importants. Ce n’est qu’à partir de Max Ernst que le collage devient « tableau », un univers onirique ou virtuel. Cette option a été la voie majeure du collage et des photomontages à la photoshop. Ce qui les caractérise, à mon avis, c’est qu’ils sont basés sur le modèle du tableau peint de la Renaissance, mais avec des incongruités, ou illogismes. Mais on peut trouver ce genre d’anormalités chez des peintres comme Piero di Cosimo ou chez les Maniéristes. Je veux dire par là que ce genre de « collage » se réfère à un modèle classique.
Moi par contre, je me situe ailleurs. Et c’est en cela que réside ma singularité : je travaille sur la frontière, alors que le collage-photomontage défini plus haut cherche à la gommer à créer des transitions imperceptibles. Un professeur américain a parlé de « edginess » à propos de mes collages. En effet, ce qui m’intéresse depuis 10 années env., c’est l’effet produit par le choc tectonique de deux surfaces hétérogènes. Le risque d’éclatement est alors très fort et beaucoup d’artistes l’évitent ou se dirigent vers un puzzle d’éléments non reliés, sauf par une thématique qui les relie tant soit peu. Ce que je fais avec mes fractures, c’est de jouer à la fois sur la rupture (blessure, béance) et la jonction (suture, couture, cicatrice). Je dirais donc que beaucoup de mes collages sont d’anciens blessés guéris qui portent la trace de leurs traumatismes.
On comprendra mieux alors l’usage de la déchirure et de la coupe qui ne sont pas des lacérations comme certains artistes (Villeglé), mais une action chirurgicale sur les images qui nous inondent et nous conditionnent. Sans cette action réparatrice, l’image reste béante, mutilée, bien que, toute image tende vers une cohérence, vers un tout, voire une certaine perfection ou harmonie. C’est cette tendance du spectateur à harmoniser l’image que je mets à mon profit.
Pourquoi casser l’image ? Parce qu’elle est toujours empreinte d’une idéologie et que son détournement révèle sa nature fabriquée et manipulatrice. Et parce que les images cohérentes correspondent à une époque édénique où l’église était au centre du village et l’univers physique et psychique bien ordonné. Ce qui – à mon avis – n’est plus le cas. De telles images évoquent chez nous une grande nostalgie – regardez par ex. un paysage de Corot au Musée Rath, puis vous sortez sur la Place Neuve attenante, et vous comparez. Mais je ne suis pas un casseur, j’essaie de recoller les morceaux, sans faire du gommage au laser, en effaçant toute trace d’une brisure originelle, donc sans tricher.