Collage shortcuts

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A collage is made of existing images assembled in a certain order. It is an art of quotation. Thus, there are fragments of all sorts of origin. E.g.: photos, ads, art reproductions, texts. To give an analogy, one thinks of TS Eliot or Joyce in literature or Shostakovich and Schnittke (“It is one of my aims in life to bridge the gulf between serious and light music, even if I break neck in the process.”) in music. Because of its fragmentary nature, the question of the relationship between these bits of images raises. It can be avoided by creating a collage - puzzle, or working on the border. My work focuses on this frontier; this clash between fragments is expected to produce sparks of meaning and form. I compared it with puns. But we must say that my collages are figurative and heirs of the pictorial tradition of our culture.

In collage, the risk is the breakup of the space of the work, fragmentation. Fortunately, the use of rhyme (the same in another form), the extension of a line, a space makes it possible to insert the fragments into a plausible poetic space.
The work includes - for each component - a phase of separation or extraction, then a second phase of inclusion or juxtaposition and so on. When everything is in place, I experience a huge satisfaction, like a conductor who managed to make play all the instruments which actually quite heterogeneous together or as a chef taking new unexplored paths.
The implications of this work are: the loss of the center in favor of to two or more nodes, the collapse of the classical perspective space, a set of poetic associations with multiple referents (as opposed to a unique or propagandist picture), deformations that are due to the desire to be expressive.
I have been pasting since my crisis of inspiration that I experienced after my release from the Ecole des Beaux-Arts in 1965. I realized it was my favorite field. Last year I stopped painting, drawing. Without regret. For the world of collage gives me what I always wanted: a work that remains longtime open and can change radically under development, offering me many surprises every time and a flirt with the limits of what an image can digest as ruptures.

Le collage est fait d’images préexistantes assemblées en un certain ordre. C’est un art de citation. De ce fait, on y trouve des fragments de toutes sortes d’origine. Par ex : des photos, des pubs, des reproductions d’art, des textes. Pour donner un parallèle, on songera à T.S.Eliot ou Joyce en littérature ou à Shostakovitch ou Schnittke (« L’un de mes buts est de combler le fossé qui sépare musique savante et musique de divertissment, même si je dois me casser le cou pour y arriver. ») en musique. Du fait de son caractère fragmentaire, se pose la question du lien entre ces bouts d’images. On peut soit l’éviter en créant un collage – puzzle, ou bien travailler sur la frontière. Mon travail porte sur cette frontière, ce choc entre fragments qui est censé produire des étincelles de sens et de forme. J’ai comparé cela aux jeux de mots. Mais il faut dire que mes collages sont figuratifs et héritiers de la tradition picturale de notre culture.
Dans le collage, le risque est l’éclatement de l’espace de l’œuvre, la fragmentation. Heureusement, l’utilisation de rimes (le même sous une autre forme), le prolongement d’une ligne, d’un espace permettent d’insérer les fragments dans un espace plausible, poétique.
Le travail comporte – pour chaque élément - une phase de séparation ou d’extraction, puis une 2e phase d’insertion ou de juxtaposition et ainsi de suite. Quand tout est en place, je vis une énorme satisfaction, à l’instar d’un chef d’orchestre qui a réussi à faire jouer ensemble des instruments somme toute assez hétéroclites ou comme un chef cuisinier empruntant des voies nouvelles, inexplorées etc.
Les conséquences de ce travail sont : la perte du centre au profit de plusieurs nœuds, l’éclatement de l’espace perspectif classique, un jeu d’associations poétique avec des référents multiples (contrairement à une image univoque ou propagandiste), des déformations qui sont dues à la volonté d’être expressif.
Je fais du collage depuis ma crise d’inspiration que j’ai vécue après ma sortie de l’ Ecole des Beaux-Arts en 1965. J’ai compris que c’était mon domaine de prédilection. Depuis une année, j’ai arrêté de peindre, de dessiner. Sans regret. Car le monde du collage m’offre ce que j’ai toujours recherché : une œuvre qui reste longtemps ouverte et qui peut changer radicalement en cours d’élaboration, m’offrant des surprises à chaque fois et un flirt avec la limite de ce que l’image peut digérer comme ruptures.