Collage shortcuts

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This collage (97) has been through many states, that's why I publish it here. After 2-3 days of lack of inspiration, I already wanted to publish here a panel "out of order". But suddenly I got caught by this ad. I decided to intensify the gesture and to stuff the space in the way Rogier van der Weyden does/did. I had a hard time to get any satisfaction, but the final picture is quite dynamic.
Reading a book on the Death of painting by Laurent Wolf (Vie et mort du tableau, t.2), I found an interesting commentary on the way a picture is held together, namely in Manet's paintings. The instability of the composition is made up by the eyes which trace a direct line to the spectator. These invisible lines hold everything in the picture together like ropes. The eyes show us what we have to look at. Thus the spectator is caught, his eyes are fixed in a point and cannot wander freely on the surface of the picture. He becomes a sort of a voyeur, he is no more invited into the picture but just tolerated to be seen seeing and thus submitted. One thinks . of Medusa and her paralyzing face, of Duchamp’s installation in Philadelphia and at the manner by which art has always tried to dominate the spectator, principally by the use of frontality and a eyes looking at him.
This explains the fascination I feel while making those collages with eyes staring at me, but this is not my real purpose, it’s more about tying the elements together in order to hold them firmly together, in order to “save” the picture so that it doesn’t fall apart in its components.

CARESSE DES YEUX
Ce collage (97) a connu de multiples transformations, c’est pourquoi je le publie ici. Après 2-3 jours de manque d’inspiration, je m’apprêtais à publier ici un panneau « hors service », mais mon regard a été soudainement capté par cette pub. J’ai décidé d’amplifier le geste et de bourrer l’espace à la manière de R.van der Weyden. J’ai eu bien du mal à mener ce collage jusqu’à son achèvement, mais l’image finale me semble assez dynamique.
A la relecture du livre de Laurent Wolf : Vie et mort du tableau, ici le t.2, je suis tombé sur un commentaire intéressant sur la manière dont une image est tenue ensemble, notamment dans les tableaux de Manet. L’instabilité de la composition est compensée par les regards qui tracent une ligne directe vers le spectateur. Ces lignes invisibles sont les liens qui tiennent tous les éléments de la composition ensemble. Les yeux nous montrent ce qu’il faut regarder. Mais de ce fait, le spectateur est happé. Ses yeux sont paralysés, cloués en un point fixe, ils ne peuvent pas librement parcourir la surface du tableau. De ce fait le spectateur devient voyeur, il n’est plus l’invité du tableau, mais tout juste toléré dans son rôle d’être vu en voyant et de ce fait soumis. On pense évidemment à Méduse et sa face paralysante, au dispositif duchampien (Etant donné…) et à la manière dont l’art a toujours tenté de s’imposer au spectateur, notamment par la frontalité et le regard des figures.
Cela explique sans doute la fascination que j’éprouve en faisant de telles images, mais mon propos principal est sans doute le le lien des fragments afin de les tenir fermement ensemble, afin de “sauver” l’image en empêchant qu’elle ne tombe en morceaux.